Dans certaines régions, les pharmaciens sont autorisés à vacciner contre la grippe. Ce dispositif expérimental satisfait les usagers et les pharmaciens. Les médecins généralistes sont plus dubitatifs et les infirmiers libéraux davantage réticents.
Depuis 2017, deux régions expérimentent la vaccination anti-grippale en pharmacie : Auvergne-Rhône Alpes et Nouvelle Aquitaine. Pour la campagne vaccinale 2018 qui va démarrer en octobre, deux régions sont elles aussi autorisées à se lancer : Occitanie et Hauts-de-France. La mesure pourrait être étendue à l’ensemble du territoire en 2019.
Un sondage Ipos réalisé pour le compte du laboratoire Pfizer, dont les résultats ont été dévoilés ce jour, 20 septembre 2018, permet d’évaluer cette expérimentation.
Globalement, les usagers se montrent très satisfaits puisqu’ils attribuent une note de 9,6 sur 10 à cette innovation. Pour les pharmaciens, c’est 8,1 sur 10 et pour les médecins généralistes 4,8 sur 10.
Les patients qui ont été vaccinés contre la grippe par leur pharmacien apprécient avant tout la simplicité de la démarche (81 %), la facilité d’accès (81 %) et la rapidité (76 %). Par ailleurs, 67 % des usagers interrogés pensent que cette mesure peut aider à désengorger les cabinets médicaux. Globalement, ils relèvent peu d’inconvénients : 21 % craignent un manque de coordination entre le pharmacien et le médecin traitant, 27 % s’inquiètent d’un manque de suivi médical.
Ce manque de suivi, c’est précisément ce qui chiffonne les médecins généralistes, une inquiétude exprimée par 56 % d’entre eux dans cette enquête.
Les pharmaciens, pour leur part, regrettent de n’être pas autorisés à vacciner les primo-vaccinants, c’est-à-dire les personnes qui se font vacciner pour la première fois contre la grippe. Certains relèvent des problèmes de logistique (officine trop petite, manque de personnel, pas d’espace de confidentialité…) qui les empêche de vacciner dans de bonnes conditions.
Enfin, les infirmiers se montrent dans leur ensemble réticents, estimant que ce n’est pas au pharmacien de vacciner. Une chose est sûre, ce nouveau dispositif bouscule les habitudes et rebat les cartes des relations interprofessionnelles entre infirmiers, médecins et pharmaciens.
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